La transcription d'entretien

La transcription d’entretien audio permet de conserver la trace d’une interview ou d’un échange. Elle est beaucoup utilisée par les chercheurs en sciences humaines et sociales, dans le cadre de leurs enquêtes qualitatives ou quantitatives. D’autres professions y ont recours : par exemple, les journalistes ou les métiers du secteur juridique.

Si tu as quelque chose à dire, tu trouveras les mots.
– Proverbe rom, Les proverbes et dictons tziganes, 1982.

Quel est l'intérêt de transcrire un entretien ?

La transcription permet de recueillir et sauvegarder des données empiriques, en fixant à l’écrit les déclarations des personnes interrogées, mais aussi leur façon de s’exprimer et éventuellement des éléments du contexte dans lequel se déroule l’entretien, s’ils sont perceptibles au travers du contenu sonore.

C’est un moyen pour des chercheurs, des journalistes ou des juristes d’objectiver le contenu d’une discussion, complémentaire à l’appréciation spontanée qu’ils en ont à l’issue de l’entretien, ainsi qu’aux souvenirs et aux impressions qu’ils en gardent. Cela offre aussi l’assurance de disposer du recueil d’une parole avec exactitude, contrairement aux notes prises pendant l’entretien (qui en constituent déjà une interprétation et sont parcellaires).

PAR CONSÉQUENT

La première qualité recherchée pour un entretien transcrit, c’est sa plus optimale possible fidélité aux propos tenus par les personnes qui s’y expriment. Vient ensuite l’exigence de la lisibilité, pour que cette restitution de paroles ou d’échanges puisse être utilisable. L’art de la transcription est ici de trouver le délicat équilibre entre fidélité et lisibilité, selon l’utilisation qu’on va en avoir.

Trois types de transcription sont privilégiés ici :

La transcription intégrale : elle conserve chaque phrase et chaque mot (même s’ils sont incomplets, répétitifs ou présentent une erreur de français) et rend compte de chaque signal sonore ou interruption (des rires aux silences), afin de témoigner de l’échange avec le plus de justesse possible. La restitution écrite de toutes les formes verbales et signaux sonores enregistrés peut cependant charger le document et rendre sa lecture ou son analyse plus laborieuse ;

La transcription épurée : elle reprend l’ensemble des paroles échangées, mais en les allégeant de toutes les hésitations, répétitions ou tics de langage de façon à gagner en lisibilité. Le texte obtenu est plus fluide, ce qui dans certains cas peut faciliter son analyse. Il peut aussi servir de base à d’autres opérations (citation dans une publication, insertion dans un support d’information, communication interne ou externe…) ;

Le compte-rendu intégral, qui est tout aussi exhaustif et fidèle aux propos enregistrés, mais qui, outre un nettoyage des expressions superflues, offre un texte corrigé de ses erreurs de français (syntaxe, grammaire, conjugaison…). L’opération facilite là-aussi une utilisation à des fins d’information ou de communication ;

Dans certains cas, notamment si on prévoit d’avoir une utilisation secondaire de l’entretien au plan pédagogique, informatif ou communiquant, on peut y ajouter un compte-rendu synthétique, qui permettra de disposer d’un résumé structuré de l’entretien.

Approche selon les différents types d'entretien :

L’entretien directif : dirigé par des questions ouvertes ou fermées, il est souvent utilisé en recherche quantitative. Le(la) transcripteur(trice) peut ici s’appuyer sur une grille de questions précises, avec un ordre déterminé, ce qui lui permet de gagner en temps et en compréhension si on la lui fournit au démarrage de la prestation. → La transcription intégrale est généralement la plus conseillée pour ce type d’entretien ;

L’entretien semi-directif : ses questions ne sont pas forcément préparées à l’avance, mais son thème est toujours précisé. Il peut être « ciblé » ou bien « à réponses libres ». La personne qui mène l’entretien veille généralement à recentrer les propos sur le thème voulu lorsque la personne interrogée s’en écarte. Il est utilisé principalement pour des études qualitatives, mais aussi dans le journalisme. L’audiotypiste peut ici s’appuyer sur la grille d’entretien élaborée par les chercheurs ou journalistes, ce qui facilite son appréhension du contenu.Transcription intégrale ou épurée, toutes deux sont tout-à-fait adaptées à ce type d’entretien ;
 

L’entretien non-directif (ou entretien libre) : il ne comporte pas de questions prédéterminées et porte plutôt sur un ou plusieurs thèmes, souvent abordés de façon informelle. Beaucoup de liberté est laissée à la personne interrogée, qui entre parfois dans un véritable monologue. Le travail d’écoute de l’audiotypiste peut être ici plus ardu, mais c’est également le cas pour la lecture du texte en version intégrale, car elle est facilement alourdie par les défauts d’expression et les tics de langage. → C’est pourquoi il peut être intéressant ici de préférer une transcription épurée.
 

Ma méthode de travail

Naturellement, la transcription ne doit donner lieu ici à aucune interprétation, ni à aucune reformulation, puisqu’il ne faut surtout pas déformer le contenu de l’enregistrement. Voici comment je procède habituellement, sauf adaptations à une demande particulière :

DANS LE CAS DE LA TRANSCRIPTION INTÉGRALE :

Je rédige au style direct (« je ») : il s’agit de respecter l’oralité de la personne interrogée ;

 

Je reprends l’ensemble des expressions verbales telles qu’elles sont audibles sur l’enregistrement sonore, y compris les répétitions, les erreurs de français, les tics de langage, les digressions, les mots tronqués (ex : appart, p’tit déj), les onomatopées (Oh ! Ah, ah!), les hésitations (Euh… Hum… Peut-être…), les faux départs (lorsque la personne interrogée commence par un mot ou une phrase puis rectifie de suite) ;

 

 

Je reprends aussi toutes les formes non-verbales perceptibles sur l’enregistrement sonore : indications de ton (ex : enjoué), interruptions (ex : le téléphone sonne), rires, silences, durée des pauses, etc ;

Je n’ajoute ni ne transforme rien.

 

DANS LE CAS DE LA TRANSCRIPTION ÉPURÉE :

Je rédige au style direct (« je ») : il s’agit de respecter l’oralité de la personne interrogée ;

 

J’opère un nettoyage du texte : je supprime toutes les formes verbales qui viennent alourdir le texte et qui ne sont pas indispensables au respect du sens des propos exprimés (hésitations, répétitions, onomatopées, tics de parole, silences, etc.). Selon les cas, je réalise cette opération soit directement au moment de la transcription, soit dans un second temps ; 

Par contre, je ne corrige pas les fautes de français (pour un texte rédigé en bon français de A à Z, optez plutôt pour le compte-rendu intégral, qui est aussi au style direct) ;

Je peux reprendre ou non (au choix) les formes non-verbales perceptibles sur l’enregistrement sonore : indications de ton (ex : enjoué), interruptions (ex : le téléphone sonne), rires, silences, durée des pauses, etc ;

 

Je n’ajoute ni ne transforme rien.

 

DANS LE CAS DU COMPTE-RENDU INTÉGRAL :

Je rédige au style direct (« je ») : il s’agit de respecter l’oralité de la personne interrogée ;

 

J’opère un nettoyage du texte : je supprime tout ce qui vient alourdir le texte et n’est pas indispensable au respect du sens des propos exprimés (hésitations, répétitions, onomatopées, tics de parole, silences, etc.). Selon les cas, je réalise cette opération soit directement au moment de la transcription, soit dans un second temps ;

 

Je corrige les fautes de français : vocabulaire, syntaxe, grammaire, conjugaison… Toutes les erreurs issues de l’expression verbale sont rectifiées. J’harmonise aussi l’emploi du « on » et du « nous ». Ce sont les seules modifications apportées aux propos transcrits. Ainsi, je ne reformule aucunement les propos tenus ;

 

Je ne reprends pas  habituellement les formes non-verbales perceptibles sur l’enregistrement sonore : indications de ton (ex : enjoué), interruptions (ex : le téléphone sonne), rires, silences, durée des pauses, etc.

 

 

BON À SAVOIR

Sous réserve de faisabilité, il est possible de réaliser certaines adaptations à vos contraintes de travail ou à la singularité de certains entretiens (qui peuvent par exemple nécessiter un assouplissement de certaines règles de transcription).

N’hésitez pas à m’en faire part : nous trouverons ensemble la solution la plus adéquate !

Un ou plusieurs interviewés : quelle différence pour la transcription ?

Il peut y avoir une seule ou plusieurs personnes interrogées lors d’un entretien (“interviewés” ou “enquêtés”). Il peut aussi y avoir une ou plusieurs personnes menant l’entretien et posant les questions (“interviewers” ou “enquêteurs”).

Cela un vrai impact sur l’opération de transcription, car plus il y a d’interlocuteurs, plus leur identification et le suivi de leurs échanges par l’audiotypiste peuvent être complexes. Cela demande une attention et une vigilance accrue. Ce qui se traduit inévitablement par un temps de transcription allongé, parfois de façon très conséquente.

C’est pourquoi nombreux sont les transcripteurs qui affichent une différence de tarif selon le nombre d’intervenants sur un même enregistrement. Dans mon cas, s’il y a plus de deux interlocuteurs, le tarif est augmenté de 0,30 € par minute d’enregistrement .

BON À SAVOIR

En cas d’entretien à multiples voix, je demande la liste des intervenants (interviewés et intervieweurs) avec le plus de précisions possibles : prénom, nom, sexe, âge, qualité/fonction.

L’idéal est aussi que soit fourni le guide d’entretien, s’il y en a un. Mon efficacité en sera accrue, votre satisfaction aussi !

Pour savoir quelle transcription vous conviendrait le mieux :