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merci Vecteezy

Une assistance à la recherche qui a du corps

Mes prestations d’appui aux chercheurs sont axées habituellement sur la rédaction de documents de vulgarisation et sur l’animation d’ateliers collaboratifs ou de démarches de transfert de connaissances. S’y ajoutent bien sûr la transcription d’entretiens individuels ou collectifs et la réécriture ou correction d’articles. J’ai cependant eu récemment l’occasion de m’impliquer plus avant dans le processus de recherche. On m’a en effet demandé de réaliser une triple mission pour une étude qualitative faisant suite à une expérimentation de terrain : transcription d’entretiens, analyse thématique des données collectées et corédaction du rapport d’étude. De quoi explorer un sujet en profondeur…

Le mot ne manque jamais quand on possède l’idée

Gustave Flaubert, Correspondance, 1887

On peut s’étonner – à raison – que je m’écarte de mes prestations habituelles pour m’occuper d’analyse thématique de données qualitatives. En fait, ce qui a rendu cela possible, c’est que je connaissais le sujet traité, sur lequel j’ai travaillé antérieurement en tant que professionnelle de terrain et contributrice de recherches. Au plan méthodologique, j’ai été aidée par quelques expériences en matière d’études, par certains apports de ma formation initiale et naturellement, par l’appui de la responsable de la recherche en question.

Cette mission inhabituelle s’est échelonnée sur trois mois, prenant environ 80 % de mon temps de production sur cette période. Elle a été inhabituelle à plus d’un titre, puisque même la partie « transcription » s’est transformée en découverte. En effet, pour la première fois, j’ai pu tester la « transcription assistée par ordinateur »… où j’ai plus eu l’impression de pallier les manques de l’intelligence artificielle (IA) que d’être assistée par celle-ci. Je relate cette expérience dans cet autre article : -> Transcription assistée par IA… mais qui assiste qui ?

Des thèmes plein la tête

Le convertissement des informations audio en informations écrites a ainsi constitué la première étape du traitement des données récoltées (onze entretiens individuels et huit entretiens collectifs). Ce traitement s’est poursuivi au travers de diverses opérations de « catégorisation » (ex : identification des thèmes et sous-thèmes permettant l’analyse, codage de ces thèmes dans les entretiens avec des couleurs, compilation des “verbatim” – propos des acteurs interrogés – ainsi récoltés…), puis « d’intégration et d’analyse » (ex : synthèses par thèmes ou par acteurs, décomptes statistiques simples permettant d’évaluer l’importance des thèmes, comparaisons et explications…). C’est un travail de fourmi : il faut être méthodique, patient, rigoureux. Et toujours veiller à ne pas surinterpréter les données. Le fait de pouvoir m’isoler dans le calme de mon bureau d’indépendante m’a été très bénéfique ! Par contre, entre mail et téléphone, le lien était établi avec la chercheuse qui me chapeautait :

— Tu en penses quoi de cette grille de thèmes ?

— Super, mais il manque un thème permettant de faire ressortir l’avis général et les recommandations des personnes sur l’expérimentation menée. C’est important par rapport aux objectifs de recherche, sinon ça va être noyé dans le reste.

Une production à huit mains

Ensuite, on est passé à l’étape de valorisation des résultats, avec la rédaction du rapport. Cette dernière se trouve en réalité à mi-chemin entre l’analyse et la valorisation, car le travail de structuration et d’écriture du rapport amène à peaufiner la réflexion, à mieux exposer ou détailler les choses. Il s’agit d’organiser les connaissances produites à partir de l’analyse des données, de les mettre en relation ou en perspective, d’en dégager le sens… Or, en interprétant les résultats issus de l’analyse des données, puis en formulant des conclusions, on produit de nouvelles connaissances.

Cet approfondissement et ce peaufinage-là, on les a fait à plusieurs : avec la responsable de la recherche, mais aussi avec deux autres chercheurs associés, qui avaient participé à l’expérimentation de terrain. La première maîtrisait le contexte, la seconde le protocole de recherche ; le troisième était inspiré par les conclusions, sa collègue pensait aux ouvertures, tandis que leur consoeur alertait sur les erreurs possibles ou veillait au bon usage du vocabulaire spécialisé ; et moi, j’étais particulièrement soucieuse de fluidité… quelle belle équipe ! Ils étaient tous trois submergés de travail par ailleurs : on jonglait entre mails collectifs, visioconférences et ciblages individuels… et j’ai gardé un œil sur le calendrier pour que l’on finisse dans les temps.

La lisibilité, c’est le pied !

Il ne fallait pas oublier de rendre tout ceci lisible et compréhensible. Faire un effort de clarté et de présentation, ce n’est pas qu’une question d’esthétique. C’est avant tout une façon de respecter le lecteur potentiel et de lui donner envie de s’intéresser au texte. Un propos plus facilement lu et compris a plus de chance d’être retenu et utilisé pour alimenter une décision politique, une action de terrain ou une autre recherche. J’ai donc soigné la présentation du rapport. Ma petite touche perso : la réalisation de quatre diagrammes synthétisant les résultats les plus importants. Plus immédiatement reçus et compris, ils permettent aux plus pressés d’économiser du temps de lecture… ou donnent au contraire envie d’en savoir plus.

Tout dans les jambes…

Quelle joie et quel soulagement que de boucler ce rapport! L’aventure ne s’est cependant pas arrêtée là: un séminaire interne au laboratoire a permis de revenir collectivement sur cette expérience. Et les trois chercheurs ont des projets d’articles…

Pour moi, cette mission a été une véritable course d’endurance, avec un petit sprint à la fin ! J’ai cheminé d’abord en solo (transcription), puis en duo (analyse) et enfin, en équipe (rédaction). Et j’ai eu beaucoup de plaisir à produire du savoir avec d’autres esprits à semelles de mots et d’idées. Ils m’ont remerciée chaleureusement pour mon assistance ; c’est à mon tour de leur dire : “Merci pour la qualité de votre accueil”.

-> Mes services habituels d’appui aux chercheurs: quelques exemples

-> Mon appui aux chercheurs: pourquoi? comment?

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